Chaque homme vient d’une femme,
Chaque homme fut bercé,
A reçu la douceur d’un sein,
Que reste-t-il de cet amour ?
Je regarde le ciel éclatant de beauté,
Ce même ciel là-bas étend son ombre de mort.
Le cœur reste-t-il vraiment sourd aux hurlements ?
Et les larmes prennent couleur
Certaines seront séchées et consolées
D’autres, ignorées, couleront en perles de sang
Je me dis : les oreilles sont scellées,
Les cœurs et les yeux asséchés,
Les mots infusés de malice et de cruauté,
Que restera-t-il ?
Je me dis : n’ont-ils donc pas d’âme ?
Je n’imaginais pas qu’un cœur pouvait se tordre à ce point.
Une telle dureté, une telle sécheresse n’est pas humaine.
Le monde s’éteint sous les yeux détournés,
Les privilégiés rient, assis sur des trônes dorés,
Bouches pleines et sourdes mastiquent la misère,
Appétit insatiable, dévoreurs d’âmes perdues,
Rongeurs d’enfance, gloutons des songes,
Que restera-t-il de cette folie vorace ?
Les rois sont des clowns,
Masques en argent, danseurs de l’illusion,
Les menteurs, parés d’or, murmurent aux étoiles,
Les voleurs, légions, dans l’ombre s’agitent,
Que restera-t-il de nos rêves éteints ?
La douleur, naguère silencieuse, viendra réclamer son dû.
Sous un ciel assombri par la voracité des puissants,
Les riches festoient indifférents,
Les dévoreurs d’espoir en costumes taillés,
Troquent des promesses contre des rêves effacés.
Derrière les murs d’or, là où la lumière se fane,
Les décisions se prennent, sourdes aux drames.
L’abondance des uns creuse la faim des autres,
Et les enfants du monde deviennent des ombres.
Les privilèges brillent, mais à quel prix ?
Et quand vient l’heure, que restera-t-il en héritage ?
Sinon un désert, nourri de mirages ?
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