C’était le temps des fleurs…

route départementale bordée d'arbresC’était le temps des routes nationales sans péage, des vacances qui coutaient pas cher, un sac à dos, une toile de tente, des pistes cyclables dans les landes, des allergies au soleil, des trains Corail où on passait la nuit pour arriver quelque part, des paquets de chips et des chewing-gums

C’était le temps des cabines téléphoniques à pièces, des balades sans regarder l’heure, sans téléphone portable, des journaux qui salissaient les doigts, des averses qui laissaient le pavé luisant, des feuilles mortes regroupées en tas sur les trottoirs, des phares de voiture jaunes
C’était le temps des grandes enjambées pour attraper un métro ou monter dans un bus, des dures à cuire infatigables, de la Petite Ceinture, des abattoirs de la Villette déserts, avant la Cité des Sciences, le Dragon et la Philharmonie
C’était le temps des hésitations, de la construction, de l’insouciance, de la confiance, on mangeait n’importe quoi, n’importe quand, des jobs d’été, du premier compte en banque, du livret A
C’était le temps de la carte de fidélité en carton des cinémas Action du quartier latin, des séances de cinémas plusieurs fois par semaine près les cours, tarif étudiant, 5 Fr la place, ça laisse nostalgique, du walkman jaune et des cassettes audio, des Stan Smith vert et blanc
C’était le temps des manifestations étudiantes, de la carte orange, du paquet de clopes à 4,50 Fr, des sandwichs de la cafétéria de la tour 24/34, du resto U et du vendeur de crêpes à côté du tabac, du vélo Peugeot bleu avec des sacoches blanches, de la photographie argentique qu’on développait soi-même, des amitiés naissantes qui dureraient le temps d’une vie
C’était un temps béni mais tous l’ignoraient

 

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