Ces écritures-ci sont d’une femme qui marche entre deux mondes, dont la vie s’est épanouie aux confins de l’indicible ; sans attache, sans territoire défini, indifférente à ce que le commun vénère, traversant toute convention comme l’ont fait avant elle d’autres âmes errantes. Mais, elle, si déchirée et si lucide, qu’elle ne fait que danser avec l’abîme comme avec un amant terrible et nécessaire.
Mains qui frôlent le feu crépusculant, écarlates de désir retrouvé.
Yeux où sommeillent des océans, azurés comme les rêves qui s’échappent.
Cœur qui pulse au rythme des marées, pourpre dans sa fureur silencieuse.
Cheveux où se cachent des constellations, argentés par le temps qui coule.
Lèvres qui murmurent aux vents déchaînés, vermeilles de promesses inaccomplies.
Peau où s’inscrivent les pluies anciennes, ambrée par les soleils qu’elle a bus.
Veines qui serpentent comme des rivières souterraines, indigo dans leur course secrète.
Souffle qui caresse les tempêtes naissantes, transparent comme l’espoir qui s’élève.
Oreilles où s’engouffrent les échos du monde, dorées par les mots qu’elles collectionnent.
Dos qui porte le poids des montagnes, ocre comme la terre qui résiste.
Pensées qui tourbillonnent telles des galaxies spirales, irisées dans leur complexité infinie.
Âme qui traverse le feu primordial, éclatante d’un blanc qui contient toutes les nuances.