Les mouettes se moquent

Sur la plage aux reflets d’argent
Le ciel gris forme un plafond de nacre
Les pas s’enfoncent dans le sable mouillé
Où jadis, rires et jappements tissaient la trame des étés

Les mouettes se moquent sur les toits d’ardoises
Les mouettes planent au-dessus des vagues

Elle arpente la plage
Elle cherche du regard entre les galets enfoncés dans le sable,
Il y a quelques morceaux de verre polis par les vagues
Les enfants courent pieds nus, sourires au vent

Les mouettes rient sur les toits d’ardoises
Les mouettes planent au-dessus des vagues

Le chien fait de grands tours autour de sa tribu
Elle s’arrête sous la grande pendule du remblai
Le souffle court, le cœur serré

Les mouettes rient sur les toits d’ardoises
Les mouettes planent au-dessus des vagues

Sur le sable, les traces d’une autre sentinelle fière
Au pelage d’ébène face à la mer infinie
Le souvenir de l’ami au regard vif
Le cœur serré, il n’est plus
Ne reste que du vide

Les mouettes se moquent sur les toits d’ardoises
Les mouettes planent au-dessus des vagues

Elle n’a pas entendu les peines cachées
Elle n’a pas protégé autant qu’elle aurait due
Trop occupée à lutter contre ses propres démons

Les mouettes rient sur les toits d’ardoises
Les mouettes planent au-dessus des vagues

Elle n’avait pas la force intérieure d’aujourd’hui
Qu’un corps vieillissant cache si bien
Elle les a aimés de tout son être
Nul n’est parfait
Son amour vivra autant qu’elle et même après

Les mouettes rient sur les toits d’ardoises
Les mouettes planent au-dessus des vagues

Libre et légère comme un souvenir
L’histoire de chacun s’écrit désormais au loin
La mémoire est une mer changeante
Où la douleur, peu à peu, se mue
Dans le sel des regrets, l’essentiel demeure

Ils s’aiment
Et Les mouettes se moquent au-dessus des vagues

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