Un jour ou l’autre
les cris seront silence
les mots perdus
flotteront
incolores
dans le vide
à jamais
ce jour-là
inconstant
et suspendu
tu resteras
apeuré
dans une apesanteur
infinie
un jour ou l’autre
la voix et le geste
se figeront
avec force
démuni et déconcerté
tu reconnaîtras
la fin
effaré
tu la laisseras
entrer
il y aura un jour où
les rictus de rage
pétrifiés
les mains suspendues
perdues sans repère
tomberont
seules
ce sera le jour où
les tempêtes
s’essouffleront
la poussière
retombera
les oiseaux
ne chanteront plus
le vent
quittera
les feuilles de l’arbre
tus à jamais