Je ne la perds pas du regard

Elle sort de sa chambre, descend les escaliers. Elle s’installe dans la cuisine, fait son café dans la cafetière italienne. Quelle bonne odeur ! Elle met deux tartines à griller et sort un pot de confiture d’orange. Elle s’assoie et boit son café, rajoute du lait en faisant la grimace. Elle me regarde et me sourit. Elle partage ses tartines avec moi comme tous les matins. Elle me fait un clin d’œil et me demande de la laisser émerger. Le matin, il lui faut toujours un peu plus de temps. Avant le café et la douche, ce n’est pas la peine de lui parler. Alors j’attends et je la regarde. Je ne la perds pas du regard. Elle me parle doucement, me demande si j’ai bien dormi… J’attends. Elle organise sa journée. Fais la liste des choses à faire. Je la connais par cœur cette liste. Elle commence par faire 20 minutes de vélo elliptique, elle s’agite et transpire, puis elle s’allonge sur un tapis, pendant 20 minutes je l’observe faire des mouvements dans tous les sens. Pendant ce temps, je ne la perds pas du regard. Elle me parle de temps en temps pour me dire qu’elle est folle ou masochiste de s’imposer ces exercices. Je suis d’accord. Ensuite, je garde mon calme, elle se met au piano, pendant 20 minutes aussi. Je chante pour l’accompagner. Elle tiens cinq minutes avant de me me taire, ce qui est très difficile. Quand elle joue, je ne résiste pas. Et toujours, je ne la perds pas du regard. Enfin, elle prend sa douche, s’habille et descendre les marches en m’appelant :
Jack tu viens, on va pisser-bouger !
À ces mots, je saute sur la laisse, je saute dans tous les sens car j’adooooooore pisser-bouger !
Malakoff, le 18/01/2017

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